30 mai Zimnicea -Turnu Magurele

Temps couvert, ce matin.
Je roule assez bien pendant 20 km, puis dans un village, la route se trouve encombrée par une certaine agitation, des voitures de polices, du monde : c'est à ce moment que je vois sortir d'une école des fillettes joliment habillées de vêtements traditionnels.


Je m'arrête pour les photographier, et elles semblent toutes contentes, me parlent en français. Leur professeur de français, Florina, les accompagne, et nous sommes très heureuses de cette rencontre. Elle m'explique que tout le monde se dirige vers une école maternelle qui doit être inaugurée, c'est la raison de cette fête. Elle me propose de les accompagner, et les jeunes filles, très curieuses, me posent des tas de questions. Florina m'offre une sorte de broderie qu'elle a confectionnée elle-même, me donne son adresse, et aimerait beaucoup qu'on corresponde par la suite.



Florina, leur professeur de français
Une fois arrivés à l'ecole, nous visitons les lieux, puis assistons aux discours de personnalités : le directeur de l'école, le maire, des religieux, venus bénir les lieux, et mêmes des représentants bulgares, car, si j'ai bien compris, il y a une relation d'amitié avec une école bulgare.









Les enfants exécutent plusieurs danses, puis les touts-petits récitent de courts poèmes avec ferveur et conviction. Je passe un très agréable moment à discuter avec Florina, ses élèves, et aussi une autre fillette, Andrea (la fillette en bleu), qui apprend le français dans une autre ville, et qui remarque que nous avons les mêmes chaussures, sauf que les siennes sont personnalisées. Elle me propose de faire le même dessin sur les miennes.
Et voila le résultat :

Quand la fête est finie, des sacs de friandises sont distribués aux enfants, et au moment de repartir, je suis toute surprise, et un peu gênée, qu'on me remette à moi aussi un de ces sacs, qui contient des gâteaux, gaufrettes, chocolats, jus de fruit...
A peine repartie, la pluie commence à tomber, et je peux dire que c'est mon 1er jour de pluie à vélo. Je vais pouvoir tester l'imperméabilité de ma veste (OK) et du pantalon de pluie (moins bien). La housse de la sacoche guidon n'est pas très étanche non plus.
Je croise un couple de cyclos américains, trés sympas, de Minneapolis. Ils avaient parcouru une partie du Radweg, de Regensburg à Budapest, il y a 4 ans, et cette année, ils font la suite. Ils m'expliquent qu'ils ont acheté leurs vélos à Budapest et qu'ils les revendront à Constanta, par l'intermédiaire d'une association.
Le vent se lève ensuite, mais moins fort qu'hier, et très honnêtement, je préfère rouler sous la pluie avec ce vent-la, que me bagarrer contre le vent si violent d'hier.
Tout le monde continue à être fort aimable avec moi, sur ce chemin, je n'arrête pas de saluer à droite, à gauche, bientôt je vais pouvoir me présenter aux élections...
20 km avant Turnu Magurele, devant un de ces magasins-qui-vend-de-tout-bistrot qu'on trouve dans tous les villages, on me propose de m'arrêter pour m'abriter. C'est Cristi, qui tient la boutique, et qui parle allemand. Il m'offre très gentiment un grand café bien chaud. Je reste un bon moment, me réchauffer, et avant de partir, Cristi tient à m'offrir aussi des tomates et des concombres...
Toute cette gentillesse me réchauffe aussi le coeur.
A Turnu, c'est la fête de la ville, le centre est bloqué, il y a de la musique, des tas de stands... Quand j'étais passée l'an dernier, fin juin, c'était aussi la fête. Il parait que ce soir, il y aura un feu d'artifice...
Je vais au seul hôtel de la ville, encore une grande tour de béton bien trop luxueuse pour une cycliste trempée et sale (et chère aussi : à ce prix-la, j'espère que les draps sont brodés de fils d'or).
Ensuite, je ressors trouver de quoi recharger mon téléphone, et m'installe au café internet. La pluie a cessé et la fête attire beaucoup de monde.

29 mai Ruse - Zimnicea (Roumanie)

Dans la nuit, il a plu et la temperature a bien fraichi, ce qui me convient tout a fait !
Ma chambre "avec vue'

La statue du marin pres de Sexaginta Prista
Une fois prete, je retourne comme promis sur le site de Sexaginta Prista, pour regler les 3 levas de mon entree d'hier, a la grande surprise du jeune qui ne s'y attendait pas. Je lui dis que, puisque je suis la 1ere francaise qui fait la visite, autant laisser un bon souvenir. On discute encore un peu, il me parle de l'histoire de la Bulgarie, et que cela explique leur patriotisme, et aussi que dans cette region, tout le monde se deteste cordialement : les bulgares et les roumains, les serbes, les turcs, les tsiganes...
Je vais aussi saluer les charmants jeunes du bureau de tourisme, qui me demandent d'ecrire un mot dans leur livre d'or, ils me montrent le mot ecrit l'an dernier, et je suis surprise de voir que juste apres moi, c'est un redacteur en chef du guide du routard qui avait pris la plume !

La belle equipe du bureau de tourisme
L'un d'eux m'accompagne aussi acheter un chargeur de batterie pour les piles de mon appareil photo, que je pense avoir perdu quelque part.
Je traverse le pont de l'amitie, qui fait ses 4 kms de long, mais cette fois-ci, pas de files de centaines de camion a l'arret, c'est fluide. Juste les especes de herses disposees tous les 200 m m'inquietent : elles sont couchees, mais il y a juste l'espace pour y coincer une roue.
Giurgiu, la ville roumaine situee de l'autre cote du pont, est beaucoup plus calme que Ruse.
Il y a la aussi la statue de Vlad tepes (Dracula).
Pour mon dejeuner, je m'achete des "gogosi", sortes de beignets fourres, l'un au fromage type feta, l'autre a la confiture, avec un cafe.
Je pense que je les ai elimines assez vite, car la suite du trajet se fait contre un vent violent de face que je subis en permanence. Dommage, car je me rejouissais beaucoup de ce trace facile, peinard, plat, avec une route correcte et une temperature fraiche. Ce sont de larges etendues herbeuses, ou on voit des troupeaux de vaches, de moutons, et surtout des oies.
J'en vois partout, des oies, qui semblent se garder toutes seules, et se baladent dans les villages, au bord de la route.
La propagande pour les elections de la semaine prochaine.
Ici, on peut voir des tas de gens se ballader avec la casquette (et des fois la veste) aux couleurs de leur parti prefere.
En face, cote bulgare, le relief est beaucoup plus accentue.
Je croise successivement 3 cyclos, dont 1 papy belge qui s'arrete papoter. Lui a deja fait plus de 100 km aujourd'hui, normal, avec le vent dans le dos ! Il voudrait aller a Ruse, alors je lui donne mon plan de la ville et l'adresse de mon hotel.
Le vent est de pire en pire. heureusement que je traverse des villages assez rapproches, ca me donne l'impression d'avancer. Chaque fois, je suis saluee par de joyeux 'Hello", ou "Ola", "Sarut", "Buna Ziua", ca depend.
J'arrive a Zimnicea apres 19h, completement claquee. A cote de l'imposant hotel Inter (et surement pas pour mon budget), se trouve un hotel plus modeste, et pas cher (Danubius), qui me convient. Pour une fois, on ne me compte pas le prix de la chambre a 2 lits : on divise le prix par 2, en me demandant de ne pas utiliser le 2eme lit !
Je fais un peu de rangement dans nes affaires, et je suis degoutee de constater que :
1) que la burette d'huile s'est videe dans le sac ou j'avais range le materiel d'entretien du velo
2) que dans ce meme sac, se trouve mon chargeur de batterie que j'avais donc pas perdu !

28 mai journee repos a Ruse

Ballade dans Ruse


La tour de Marine

Le port
A l'origine, Ruse etait une forteresse romaine et un port : Sexaginta Printa, dont le nom signifie "Port des 60 bateaux". Ca date du temps de l'empereur Vespasien (69-79 apres JC), GG je suis sure que tu as des trucs a dire la dessus. Il n'y a pas eu de fouilles systematiques, mais on a mis a jour quelques parties de constructions sauvegardees de murs qui avaient autrefois une hauteur de 10 m. La forteresse a ete detruite lors des invasions des Goths (vers 250), comme cela a ete le destin des nombreuses forteresses romaines au bord de cette rive droite du Danube. Apres une reconstruction, ce sont les Avars et les Slaves (fin 6e, deb 7eme) qui reviennent ...C'est donc sur les ruines de cette forteresse que les Bulgares ont construit la ville de Ruse, vers le 9eme-10eme siecle.Tout cela, c'est le jeune qui s'occupe du site qui me l'a explique. Il me montre aussi des sortes de catacombes qui ont ete degagees et nettoyees il y a 5 ans (car elles servaient de lieux de fetes et de picole pour les jeunes), et dans lesquelles sont exposees quelques pieces.

Il parait que c'est la premiere fois qu'il y a une visite d'un francais, alors il m'offre un bout de poterie, je sais pas si c'est tres correct, mais je l'accepte. Il me fait aussi cadeau d'une brochure et de l'entree, car il n'a pas la monnaie ( je pense qu'il n'y a pas du monde tous les jours), mais j'ai prevu de repasser le regler demain matin avant de repartir.
Pas de Dacia ici, mais des voitures modernes, quoiqu'encore pas mal de ladas, j'en suis bien contente, avec des couleurs pas au catalogue.

Une MoskvitchUne des dernieres TrabanCa, c'est une jolie promenade amenagee au bord du Danube.
Et voici le valeureux Stefan Karadja, chef de combattants contre les Ottomans.


La cathedrale Sveta Troitza (sainte Trinite)

La statue de la Liberte sur la place du meme nom (Svoboda), qui est au coeur du centre pieton de Ruse.
Des trams, ou trolleys
Le Pantheon des eveilleurs de conscience (joli nom), en honneur a des combattants pour le liberte, des patriotes, car la Bulgarie a ete envahie un nombre incroyable de fois.
Et la, c'est le monument d'Aliocha, c'est a dire en hommage aux soldats de l'armee sovietique tombes ici.
Un petit tour au musee des transports, helas ferme a l'heure ou j'arrive, car je me traine assez avec cette chaleur, mais j'arrive a me faufiler pour prendre quelques photos d'exterieur.


Il y en a en sale etat !L'allee ou est situe le musee est bien mimi.
En face, la ville industrielle de Guirgiu, en Roumanie. C'est si pres qu'on entend les chiens aboyer. le plus drole, c'est que les chiens ici (mais il y en a peu) leur repondent !

Enfin, voici Baba Tonka, figure legendaire, symbole de la Bulgarie libre.