C'est convenu que, sur les conseils de George, je prenne demain le bateau de Galati a Tulcea pour m'eviter la route jusqu'a Tulcea, superbe, mais vraiment tres dure (j'en garde un cuisant souvenir) . Apres un petit cafe, Nalu m'accompagne donc en velo jusquau port, ou nous apprenons que la navette pour Galati est supprimee depuis longtemps. C'est un des problemes que j'ai rencontre en Roumanie, c'est que les infos pour ce genre de trucs sont toujours floues, peu fiables, et qu'il ne faut pas toujours compter sur ce qui est annonce dans les bouquins, sur Internet. etc..
Je vais donc prendre le bac pour atteindre la route de l'autre cote et soit me taper le trajet redoute, soit trouver un autre moyen. En attendant le bac, Nalu parlemente avec des chauffeurs, je me doute que c'est pour me "caser", mais sans succes. Il me confie donc a un pieton qui me montrera de l'autre cote ou je pourrais peut etre trouver un bus assez grand qui accepte de me charger avec le velo jusqu'a Tulcea.
Ici j'ai trouve le bus en question, et j'attend le depart. En face , c'est donc Galati .
Le chauffeur charge volontiers et tres soigneusement le velo dans la soute, puis me demande si je peux le depanner d'un cachet pour le mal de tete.
Dans le bus, je discute en anglais avec mon voisin qui me dit travailler pour la Navrom (compagnie de transport maritime) et piloter le bateau sur la ligne de Sulina.
Le bus s'arrete a Tulcea, ou la gare routiere et maritime sont voisines.
Je suis contente d'etre arrivee le bon jour et assez tot pour pouvoir prendre le bateau pour Sfantu Gheorghe, car il n'y en a que 3 par semaine.
Mon voisin de bus m'indique quel est mon bateau. Pour l'atteindre, c'est assez curieux, il faut traverser 2 autres bateaux depuis le quai. C'est toujours problematique avec le velo, car il n'y a pas de rampe, mais un escalier pour atteindre le bateau, mais j'ai assez de temps devant moi pour tout decharger, porter le velo dans le 3eme bateau, laissant mes bagages sous la garde d'une passagere, et retourner chercher le reste.
C'est tres impressionnant, le trafic sur ce bateau : des hommes chargent un tas de marchandises tres variees, des vivres, des congelateurs, des machines a laver, des materiaux de construction, des pots de peinture... mais c'est assez comprehensible quand on sait que Sfantu Gheorghe n'est accessible que par bateau.
Bientot on me demande de deplacer mon velo, car il va etre enseveli!
La traversee est assez longue (4h), car Sfantu Gheorghe est a 81 km. C'est l'un des 3 bras principaux du Danube, le plus au sud.
Arrivee la-bas, je trouve asssez facilement le camping que j'avais contacte par internet depuis Montpellier. Il est situe tout au bout du village, vers la mer, au sein du "complexe Delfinul", un ensemble hotelier tout en bois, avec de surprenantes pelouses vertes.La partie camping comprend aussi une soixante de "cabanas" qui sont de mini cabanons contenant juste 2 lits. Je suis la seule campeuse, c'est le luxe ! Mais rapidement un chien arrive et s'installe au pied de ma tente, il m'accompagne partout et ne me quittera pratiquement plus de tout le sejour!
Vite, l'installation, une lessive, un petit tour au village chercher du ravitaillement.
Il y a un resto dans la partie hotelliere, et je vais y diner, seulement 3 tables sont occupees, dont la mienne. Je prends une soupe de poisson et une salade. En fait avec la soupe, il y a aussi un plat de poisson bouilli, je ne sais pas lequel, mais tout est delicieux, reellement, et j'ai du mal a finir ma salade ! Quand la nuit tombe, les grenouilles se sont reveillees et c'est assourdissant. Mais la, j'ai conscience de passer la nuit dans un endroit vraiment unique et sauvage, au bout de l'Europe.
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