13 mai Brasov-Bucarest ou les aventures ferroviaires de jojo

Encore un reveil tres matinal, il pleut toujours, et ce matin je ne pense qu'a une chose, c'est deballer mon velo : il est si parfaitement et abondament recouvert de papier bulle, de mousses, de film etirable, de scotch, de colliers, de protections diverses (et meme une ecumoire en plastique protege le derailleur) que j'ai peur d'y passer la matinee. Mais tout est ok, je fais cela methodiquement, puis je redresse le guidon, remets les pedales et la selle en place, tout comme on m'a dit, et voila.
Je laisse toutes mes affaires sous la bonne garde d'Angi : elle s'occupe de l'auberge en alternance avec Radu, et me donne des infos pour la suite du voyage, en particulier les jours de circulation du bateau pour Sfantu Gheorghe. Et d'ailleurs, je recois egalement ce matin meme un coup de fil de Victor, qui s'etait renseigne de son cote sur le meme sujet, et me propose meme de venir me chercher a Tulcea au retour de Sfantu Gheorghe, pour m'epargner une partie de route (je me rappelle qu'elle etait particulierement hard). Mais il faudra bien que je monte sur ce velo un jour, non?
Je vais encore me ballader sous la pluie, voici la poste principale avec le monument des heros de la revolution de 1989, et je me mets a l'abri en visitant le musee d'Arts (peintres du 19 et 20 eme siecle, dont plusieurs de l'ecole de Barbizon).
Je longe un rempart qui servait de fortification a l'ancienne citadelle, depuis le Bastion des fabricants de draps jusqu'a celui des tisserands. C'est au pied du mont Tempa, mais avec le temps couvert, ca n'a malheureusement aucun interet d'y monter. J'achete sur un marche des pommes et un tres bon fromage "cascaval" de brebis, et puis aussi une folie : des chaussures en toile pour remplacer les miennes qui se sont dechirees. J'avais les pieds trempes, et surtout honte hier soir avec Elena qui etait particulierement elegante et soignee.
Vers 15h je pars pour la gare : je suis ravie de remonter sur le velo, qui est en pleine forme... En plus, la pluie a cesse.
Mais la-bas, les ennuis commencent.
Je m'explique : j'etais deja allee me renseigner la veille au guichet d'information et on m'y avait indique le train Accelerat de 16h03 pour Bucarest, qui accepte les bicyclettes dans un wagon specifique. Mais maintenant au guichet ou je veux acheter mon billet, c'est une autre histoire : elle me dit que c'est impossible avec ce train, qu'il n'y a pas ce genre de wagon , que je dois prendre le suivant, et comme j'insiste, elle se bute, hostile, ne me regarde plus et s'occupe des personnes suivantes. Je commence a stresser, surtout qu'il n'est pas question de prendre le train suivant, car George a propose de m'attendre a la gare de Bucarest et je ne veux pas lui causer de derangement supplementaire.
La situation est bloquee, et heureusement, un homme qui achetait aussi son billet pour le meme train me propose son aide. Nous retournons au bureau d' information, ou on nous confirme que je peux effectivement prendre le train de 16h03. Retour au guichet : la vilaine a tire son rideau, finalement, c'est aussi bien d'avoir affaire a un autre guichet.
Encore un moment de panique car dans mon enervement, je ne trouve plus mon porte-monnaie, je pense l'avoir perdu.
Enfin, bonheur, on me delivre enfin un billet pour le wagon numero 3.
Mais voila, l'heure tourne, plus que 10 mn, et il y a aussi les escaliers a franchir pour atteindre le quai. Je stresse encore plus, mais la encore, j'ai beaucoup de chance de trouver de l'aide pour monter le velo charge jusque dans le compartiment, d'ailleurs tres bien equipe pour les velos. Ouf ! Le train pars avec beaucoup de retard, mais ca m'est egal, et je mets un moment a me calmer.
A l'arrivee, il est plus de 19h30, et George m'attendait patiemment, il s'occupe de tout, negocie avec un grand taxi pour qu'il accepte la course, et m'accompagne a mon hostel (villa helga). Comme il y a un petit flou sur l'attribution du lit, et qu'il faut attendre un peu, on va boire un cafe pas trop loin, on papote, et George me fait cadeau d'une carte routiere de la Roumanie, d'un plan de Bucarest, et de plusieurs CD ou il a grave des compils de musique roumaine.
George m'avait contactee par mail dans l'annee, car il etait tombe un jour sur mon blog de l'an dernier, et il me signalait que j'avais fait etape dans sa ville natale, a Turnu Maguerele.
Sur le blog, je racontais les 2 jours passes avec Valeria, et il se trouve qu'elle avait ete son professeur de francais !
Depuis George m'envoie regulierement des infos sur la Roumanie, des photos, des liens, et quand je lui ai annonce que je retournerai en roumanie, il m'a donne beaucoup de conseils, de suggestions, et surtout il m'a propose son aide et assistance quand je serai a Bucarest.
J'ai beaucoup de chance.
De retour a l'hostel, c'est un peu la panique, la chambre est tres encombree, y'a des vetements partout, je ne comprends pas trop quel lit est libre. Finalement, il n'y a que 2 lits occupes, par des jeunes allemands qui se sont excuses de s'etre etales partout. Ils font partie d'un groupe d'une dizaine d'etudiants des Beaux Arts de Stuttgart et ils sont la, je ne sais pas trop pourquoi, pour dessiner, ca c'est sur. On discute un bon moment, puis ils partent acheter du vin pour finir la soiree, et moi, je me couche sagement.

1 commentaire:

gg_UC a dit…

Bonjour Joëlle,

Une question essentielle, comment fais-tu pour jongler entre toutes ces langues ?
Car passer du français, au roumain, puis à l'allemand, peut-être aussi un peu d'anglais ?

Moi qui suis complètement réfractaire aux langues je serais vite épuisé !

Heureusement, il y a l'Espéranto, mais ça doit toujours etre confidentiel, surtout en Roumanie !

Donc après jojo en car, jojo à pied, jojo en train, c'est bientôt jojo à vélo...

En france dès qu'un TGV à 5 minutes de retard, tous les médias en parlent, décidemment c'est un autre monde...

Bises,
gg_UC